L'aventure Caudron


Les débuts des Frères Caudron

De gauche à droite : Gaston et René Caudron
De gauche à droite : Gaston et René Caudron

 

Gaston Caudron est né le 18 Janvier 1882 et René le 1er Juillet 1884 à Favières, petit village du canton de Rue, où leurs parents sont agriculteurs.

 

Depuis toujours attirés par la mécanique et observant le vol des oiseaux en Baie de Somme, après leurs études ils s’intéressent aux travaux des Frères Wright, publiés dans les journaux et à ceux d’Otto Lilienthal.

 

 

Mai 1909 - Ferme de Romiotte, 1er vol des Frères Caudron. Toile réalisée par Albert Siffait de Moncourt
Mai 1909 - Ferme de Romiotte, 1er vol des Frères Caudron. Toile réalisée par Albert Siffait de Moncourt

 

 

Tout débute à la ferme de Romiotte, à Ponthoile, où Gaston et René construisent un biplan de 60 m² de surface alaire sur lequel doivent être installés deux moteurs Farcot. Mais, las d’attendre ces moteurs, c’est en mai 1909 qu’ils font tirer leur appareil par leur jument « Luciole ». Le planeur volera quelques centaines de mètres.

Gaston Caudron aux commandes d'un prototype en Juin 1909 à Romiotte
Gaston Caudron aux commandes d'un prototype en Juin 1909 à Romiotte

 Persistant dans leur projet, les deux frères construisent un modèle plus petit, font de nombreux essais, puis placent l’hélice à l’avant, en prise sur un moteur Anzani.

 

Du 1er aéroplane construit à la ferme au Caudron G.3, cinq années auront permis aux Frères Caudron d’être reconnus avionneurs. Déjà en 1913, René Caudron présentait le Caudron G.2 au roi d’Espagne Alphonse XIII et au Président de la République Raymond Poincaré.

 

Les frères Caudron et les mécaniciens à l'usine de Rue
Les frères Caudron et les mécaniciens à l'usine de Rue

En 1910, les Frères Caudron construisent une usine à Rue et investissent dans la formation de pilotes en créant une école civile de pilotage au Crotoy qui se double d'une école militaire en 1913 qui perdurera jusqu'en 1928.

 

Des pilotes y ont été brevetés dès 1911 par l'aéro-club de France. Certains d'entre eux sont devenus célèbres: Maurice Allart, Auguste Maïcon, Pierre Chanteloup et bien d'autres.

Circuit Européen - Juin-Juillet 1911
Circuit Européen - Juin-Juillet 1911

 

 

 

Les nombreux meetings aéronautiques auxquels participaient les deux frères montrent l'effervescence et l'émulation provoquées par les progrès techniques et industriels.

Ecole de pilotage du Crotoy
Ecole de pilotage du Crotoy

Le Caudron G.3 sort en mai 1914 de l'usine de Rue


Pendant la  grande guerre

L'usine Caudron à Issy-Les-Moulineaux
L'usine Caudron à Issy-Les-Moulineaux

En septembre 1914, du fait de l’avancée des troupes allemandes, ils sont dans l’obligation de transférer leur usine de Rue à Bron et à Issy-Les-Moulineaux.

 

Après l’armistice, d’autres écoles de pilotage Caudron seront ouvertes : Amberieu en Bugey, Guyancourt –Voisin le Bretonneux, Rochefort, Royan, ainsi que des écoles de mécaniciens. Dans ces écoles, le G.3 sera encore utilisé. Cependant le Caudron C.59, sorti en 1921,  et le Luciole, sorti en 1931, tous deux étudiés par Paul Deville, remplaceront le G.3.

 

Les écoles Caudron auront ainsi formé environ 9000 pilotes jusqu’en 1939.

 

Caudron G.4 premier bimoteur des atelier Caudron
Caudron G.4 premier bimoteur des atelier Caudron

Dès le début du conflit, les pilotes effectuent des missions de reconnaissance avec le G.3.

 

Le G4, premier bimoteur sorti des ateliers Caudron début 1915, plus puissant, et apte à transporter des bombes, équipe ensuite plusieurs escadrilles Caudron durant la Première Guerre Mondiale. Plus de cinquante escadrilles ont été équipées d’avions Caudron.

 

Les missions dangereuses de reconnaissance des positions ennemies, de prise photographique dans les lignes allemandes, de bombardement pour l’artillerie et de soutien de l’infanterie lors d’attaques sont réalisées par les pilotes, observateurs et mitrailleurs.

Caudron R.4 , triplace avec fuselage affecté à des escadrilles dès 1916.
Caudron R.4 , triplace avec fuselage affecté à des escadrilles dès 1916.

 

Gaston Caudron met en œuvre un avion triplace avec fuselage : le R.4

 

C’est au cours d’un accident avec cet appareil que Gaston se tue le 12 Décembre 1915.

 

Les R.4 seront affectés à des escadrilles en 1916. Cette même année, sortira aussi le G.6. En 1918, le Caudron R.11 sera équipé de cinq mitrailleuses et assurera la protection d’avions de bombardement.

 

En 1920 l'usine de Bron près de Lyon est vendue. Paul Deville, militaire affecté au bureau d'études de Bron continue après les hostilités à travailler avec René Caudron au sein de "Caudron Aéroplanes" à Issy les Moulineaux.

 

Les avions de transport

L'avion de tourisme sport et le Luciole
L'avion de tourisme sport et le Luciole

Dès 1920, René Caudron et Paul Deville créent des appareils pour le transport, l’aviation civile et l’entraînement au pilotage tels les avions d’écoles C.59 et le Luciole.

 

Destinés au transport de passagers, les avions Caudron C.61 et C.81 équiperont la Compagnie franco-roumaine en 1920.

 

 En 1921, Paul Deville étudie l’hydravion qui participera au meeting de Monaco. Les pilotes Maïcon et Poirée le remportent en 1921.


LES EXPLOITS

Des appareils G.3 et G.4, appréciés par de nombreux pilotes, ont également servis, après-guerre, à plusieurs aviateurs pour réaliser des exploits.

 

Ainsi, Etienne Poulet et Jean Benoist tentent en 1919 de relier Paris à Melbourne ; Jules Vedrines se pose sur le toit des galeries Lafayette ; François Durafour se pose sur le Mont Blanc.

 

Bessie Coleman, première pilote noire américaine formée à l’école du Crotoy en 1921, se lance dans une carrière de vols acrobatiques.

 

Adrienne Bolland franchit en avril 1921 la cordillère des Andes, d'Argentine au Chili.

rené caudron et marcel riffard

 

 

En 1932, René Caudron embauche l’ingénieur Marcel Riffard, spécialiste en aérodynamisme, comme Directeur Technique. La vitesse des appareils Caudron s’accroît.

 

Louis Renault prend le contrôle de « Caudron Aéroplanes » en 1933. Jusqu’en 1939 le groupe CAUDRON RENAULT poursuit la fabrication adaptée à plusieurs secteurs d’activité : CAUDRON pour les cellules, RENAULT pour les moteurs.

 

Raymond Delmotte et le Caudron Renault C.460
Raymond Delmotte et le Caudron Renault C.460

 La coupe Deutsch de la Meurthe :

 

En 1934, les trois premiers prix seront remportés sur appareil Caudron-Renault : le 1er par Maurice Arnoux, à 389 km de moyenne horaire ; les second et troisième par Massotte et Monville.

 

En 1935, Raymond Delmotte bouclera les 2000 kilomètres de la coupe Deutsch sur un Caudron-Renault C.460 à 440km/h de moyenne et remportera l’épreuve.